Le glucose pour notre cerveau, qu’à petite dose s’il vous plaît

On entend souvent qu’une nutrition riche en glucides (=sucres) et en acides gras saturée (= mauvaises graisses) est malsaine, mais pourquoi ? Il y a évidemment un risque de prise de poids, mais outre les effets nocifs à long terme sur les artères et le risque de développer du diabète… il y aurait également un effet néfaste directement sur le cerveau !

Dans le cerveau, il y a une structure hautement impliquée dans la régulation hormonale appelée hypothalamus. Il contient des cellules nommées tanycytes qui sont sensibles au taux de glucose présent dans le sang1. Les tanycytes s’activent en présence de glucose et envoient un signal aux cellules gliales voisines. Il existe une hypothèse selon laquelle lors d’une alimentation riche en glucose, les tanycytes envoient un signal fort aux cellules gliales qui réagissent comme s’il s’agissait d’un signal de détresse. C’est-à-dire qu’il y a quelque chose d’anormal dans le cerveau. Les cellules gliales vont alors provoquer une inflammation (=réaction de protection du système immunitaire). Cependant, cette inflammation est trop forte et endommage les neurones, pouvant par répétition causer leur mort… tout ceci à cause d’un taux de glucose trop élevé dans le sang à répétition.

La mort cellulaire toucherait des neurones impliqués dans la régulation de la prise alimentaire et la dépense d’énergie2. Si ces neurones meurent, le cerveau ne contrôle plus notre alimentation (sensation de satiété, envie de manger etc) conduisant à une prise de poids pathologique, c’est-à-dire à l’obésité.

Qu’un excès de glucose affecte le cerveau ou d’autres organes, il reste la certitude que l’alimentation est ce que nous mettons dans notre corps pour le faire fonctionner. Il s’agit donc de la base de nos besoins pour vivre. Bien manger de manière variée et équilibrée restera toujours le meilleur moyen de prendre soin de soi de la manière la plus directe. Si vous mangez mal, votre corps ira mal.

 

1Bolborea et Dale, Hypothalamic tanycytes : potential roles in the control of feeding and energy balance, Trends in Neuroscience, 2013, pages 91-100

2 Thaler et al, Obesity is associated with hypothalamic injury in rodents and humans, The Journal of Clinical Investigation, 2012, pages 153 – 162

 

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